Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
biotexcom.overblog.com

De jolis bébés, bienvenu dans notre famille!!!!

Avocats, PMA, réforme pénale... Taubira la résistante

Publié le 30 Août 2016 par BioTexCom

Après une semaine de grève des avocats, la ministre de la Justice recule sur la mesure qui avait mis le feu aux poudres. Mais il ne faut pas s'y tromper, Christiane Taubira n'est pas femme à renoncer. La preuve avec trois dossiers emblématiques.

La nécessité et l'urgence d'une réforme de l'aide juridictionnelle restent prioritaires."

garde des Sceaux a donné des gages aux avocats en colère ce mercredi après-midi 21 octobre. Elle annonce le retrait de la disposition la plus controversée qui consistait à financer l'augmentation du budget de l'aide juridictionnelle par un prélèvement sur les intérêts de fonds placés dans des caisses (Carpa) gérées par les avocats.

Cependant, il ne faut pas s'y tromper : Christiane Taubira reste déterminée à mener à bien cette réforme, refusant d'écouter les Cassandres qui prédisent que tous les gardes des Sceaux successifs se sont cassé les dents sur ce dossier, qui figure parmi les serpents de mer les plus venimeux de la place Vendôme. Selon elle, cette réforme est de sa responsabilité et il y va, dit-elle, de son "courage politique".

Quand sera la prochaine manche ? Christiane Taubira n'a pas donné de date mais elle n'abandonne pas. Le communiqué du ministère de la justice diffusé ce mercredi précise que "la représentation de la profession des avocats a donné son accord pour que ces discussions reprennent sans tarder, tant sur les modalités de la rétribution des avocats que sur la participation de la profession au financement de la modernisation de la justice." Une façon de dire que la Place Vendôme entend résister aux assauts de la profession d'avocats. Et que le combat va reprendre.

La ministre est claire. Il est temps de relancer le débat sur l'accession, pour les femmes homos, à la procréation médicalement assistée (PMA). C'est en tout cas ce qu'elle vient de clamer dans le documentaire "1995-2015 : 20 ans de révolution gay", diffusé mardi 20 octobre sur Canal + :

La revendication d'accéder à la PMA pour un couple de femmes est une revendication légitime", dit-elle face caméra.

La garde des Sceaux était restée prudente dans la formulation de sa loi sur le mariage (et l'adoption) pour tous : nulle trace d'un quelconque accès à la PMA. Pas question de tout faire passer en même temps.

Il n'empêche que, dès le soir du vote, le 12 février 2013, Taubira se lâchait au 20 heures de France 2, parlant déjà de "demande légitime" des lesbiennes. Ces couples sont en effet lassés de devoir passer les frontières (vers l'Espagne et la Belgique, majoritairement) pour pouvoir concevoir un bébé, grâce à un donneur.

Deux ans et demi plus tard, la ministre-symbole voulait passer à l'offensive. Après tout, c'était dans les promesses de campagne du président Hollande. Une bonne manière, aussi, de se démarquer de Manuel Valls, son frère-ennemi frileux sur ces questions. Dans la foulée de la diffusion du documentaire, Taubira se disait fin prête à communiquer sur la PMA. La récente bronca des policiers, qui ont assiégé son ministère mercredi 14 octobre, l'a fait reculer. Partie remise ?

Christiane Taubira, sur France Inter, avait réagi la semaine dernière avec une fermeté affichée aux manifestations de policiers sous ses fenêtres. Selon elle, le mouvement "ne peut pas avoir un lien avec la politique pénale du gouvernement même si certains s'amusent à résumer cettepolitique pénale qu'ils ne connaissent pas".

Le sujet reste sensible puisqu' il a déjà provoqué des tiraillements au sein même du gouvernement. Mais la garde des Sceaux est décidée à résister aux attaques menées tant sur le détail des mesures que sur la philosophie qui leur est prêtée.

"Les discours de la chancellerie, reprenant la rhétorique de l'école de la défense sociale, en clair, le délinquant est une victime de la société, exaspèrent les forces de l'ordre et au-delà tous les Français, qui sont inquiets pour leur sécurité et qui subissent la hausse de la criminalité", résumait de façon parfaitement synthétique Alexandre Giuglaris, délégué général de l'Institut pour la justice dans "Le Figaro"le 14 octobre dernier.

La réponse de la ministre est inchangée depuis l'examen en juin 2014 de la loi à l'Assemblée : "Contrairement à ce qui est dit, ce projet de loi ne vise pas à supprimer ni à remplacer la prison. L'échelle des peines est là. Il s'agit d'enrichir l'arsenal répressif qui est mis à la disposition des juges. Il s'agit aussi de sortir de la démagogie et de l'irresponsabilité", avait-elle lancé aux députés.

Sur ce sujet comme sur bien d'autres dossiers, la résistance est depuis devenue le lot quotidien de la Place Vendôme. L'exercice de bravoure reste admirable, parfois intenable. Mais la garde des Sceaux a jusque-là toujours su résister à tous ceux qui depuis mai 2012 annonçait son départ imminent. Résultat : droite et gauche confondues,Christiane Taubira a désormais la longévité la plus importante à la Justice depuis Robert Badinter entre 1981 et 1986. Sa plus grande résistance est la durée.

Commenter cet article