C'est une maladie silencieuse qui touche 10% des femmes en âge de procréer. Douleurs et infertilité en sont les principaux symptômes mais pas toujours... Et le diagnostic tarde parfois a être posé.
L'endométriose est connue depuis une centaine d'années et pourtant, le diagnostic peut être long à poser, « avec un retard moyen de sept ans », note le Pr Fritel, responsable du centre régional pluridisciplinaire de l'endométriose, ouvert au CHU de Poitiers. Cette maladie gynécologique dans sa forme profonde est provoquée par la migration de cellules de l'endomètre, la muqueuse de l'utérus, sur d'autres organes au moment des règles.
Un impact direct sur la fertilité
Elle touche 10% des femmes en âge de procréer et se caractérise par une douleur. Mais c'est surtout son intensité et sa localisation qui vont éveiller les soupçons des médecins. « Avoir mal pendant ses règles est quelque chose de très fréquent. Toute la difficulté est de savoir si la douleur est normale ou anormale. Si elle crée un handicap fonctionnel, on peut soupçonner une endométriose. On utilise aussi les échelles de douleur, la localisation. A-t-on des douleurs en dehors de l'utérus, dans le dos, au niveau du sacrum? C'est cela qui va construire l'hypothèse. Il y a le toucher vaginal, il y a l'échographie, l'IRM, qui peuvent donner des arguments complémentaires. »
L'infertilité est également un des symptômes. « Il est fréquent - de l'ordre de 40% - de trouver une endométriose chez une femme qui a des difficultés à être enceinte mais, poursuit le praticien poitevin,endométriose ne veut pas dire infertilité et inversement. On peut avoir des enfants et avoir une endométriose. »
Cette maladie silencieuse qui ne menace pas la vie, mais peut en faire un enfer, peut être traitée, en utilisant différentes approches qui vont de l'antalgique, l'anti-inflammatoire jusqu'à la chirurgie conservatrice dans la majorité des cas voire une chirurgie plus mutilante comme l'ablation des ovaires et de l'utérus.